Pouvez-vous quitter votre monastère?
Normalement, après son engagement définitif dans la communauté, c'est-à-dire, après au moins 6 ans de mûres réflexions, une sœur ne peut pas quitter la communauté, car elle s'y est engagée, en toute liberté, lors de sa profession définitive, par des vœux solennels (pauvreté, chasteté et obéissance), jusqu'à la mort et cela devant Dieu et devant l’Église, c'est-à-dire, en présence de la communauté, de sa famille, de ses amis, des fidèles du coin et l’Évêque du lieu.
Cependant, comme moine et moniale, nous restons des hommes et des femmes comme les autres, c'est-à-dire, marqués par la fragilité inhérente à la condition humaine et malheureusement parfois inconstants dans les choix que nous avons pourtant longuement mûris, avant de les faire. C'est pourquoi il arrive que certains moines ou moniales demandent à quitter le monastère. Mais le plus souvent ceux qui demandent à quitter le monastère où doivent le quitter, c'est pour des raisons médicales sérieuses, notamment psychologiques qui font que pour eux ce genre de vie qui demande tout-de-même une certaine solidité, n'est plus possible. En tous cas, c'est une question grave, car elle n'engage pas que soi. Oui, comme je l'ai dit juste avant, nous nous sommes engagés envers Dieu, envers une communauté et aussi devant un peuple.
Et si cela se fait, c'est une démarche qui demandera de faire tout un dossier qui part à Rome pour pourvoir régulariser la situation. La personne pourra demander de rester religieux ou religieuse, rattachée à l'Ordre dans lequel elle s'est engagée, mais en vivant à l'extérieur. Dans ce cas la personne aura un papier d’ex-claustration (permis de vivre hors du monastère). Ou alors, la personne peut demander de quitter l'état religieux. Dans ce cas la personne aura un papier la relevant de ses vœux et elle retrouvera son statut de simple baptisée, pouvant se marier si elle le désir.
Cela, c'était pour les sœurs ou les frères définitivement engagés dans une communauté monastique. Après, pour ceux qui ne sont pas engagés définitivement, pendant la première année du postulat et pendant les deux années suivantes du noviciat, ils peuvent sortir du jour au lendemain s'ils le désirent et s'ils ont discerné en toute vérité que ce n'était pas leur place. Au bout des trois premières années, s'ils désirent poursuivre le chemin, ils s'engagent par une profession temporaire de un an, renouvelable de deux à cinq fois ou de trois ans d'un coup, avec possibilité de prolonger de trois ans. Dans ce cas, s'ils veulent quitter, ça sera ou bout du temps pour lequel ils se sont engagés, un an ou trois ans, sauf dans des cas très sérieux, on pourra bien sûr leur permettre de quitter et cela, même s'ils ne sont pas arrivés au bout des années pour lesquelles ils se sont engagés.