N. "Chercheur de Dieu" à l'Abbaye de Venière
" Quand on m'a parlé de Venière, c'était comme une évidence... Il fallait que j'y aille. Pourtant, quand on me connait un peu, les choses me paraissent rarement aussi claires. Je suis arrivée à bout de souffle ; je ne voyais plus quelle vie s'offrait à moi. Je m'étais bien trompée, perdue à chercher seule ma route. Je ne supportais plus la solitude et étais extrêmement dure avec moi-même. Je cherchais en vain la paix, la joie et l'amour.
Je suis donc arrivée -en retard et essoufflée !- en attente de quelque chose que je ne soupçonnais pas. J'ai été tout de suite à l'aise. Toutes les soeurs sont extrêmement accueillantes, simples. Je dirais même lumineuses. Elles ne jugent jamais et au contraire savent mettre en valeur l'autre. Lors des premières prières, j'étais un peu perdue mais heureusement, les deux autres retraitants étaient là pour me guider et rassurer.
Le lundi, j'ai trouvé le rythme soutenu mais j'étais curieuse. Puis lors de la première prière commune dans l'oratoire de l'hôtellerie, tout m'est apparu plus simple. Dès lors, la semaine m'a été douce, hors du temps et tellement belle. Elle était riche de partages variés, de rencontres de plus en plus vraies. Quel plaisir d'entrer en clôture pour travailler et goûter! Pour une fois, je n'ai pas essayé de maîtriser et j'ai reçu tellement... Si j'avais dû choisir mes compagnons, je n'aurais pas trop su et ceux qui m'ont été donné étaient les bons.
Lors de ma retraite, j'ai trouvé l'Amour, la Joie et un début de Paix. Toute la semaine, j'ai éclaté de rire. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas ri de bon coeur. Pourtant, par moments, j'étais vraiment chamboulée. J'ai trouvé la Vie à Venière. Quand on est en mal de repères, c'est tellement rassurant de l'avoir éprouvée. Le retour à l'agitation extérieure si contagieuse m'a inquiétée. Mais à Venière, on m'a enseigné ce qu'est le coeur profond et comment l'atteindre de manière pratique. Depuis mon retour à la vie trépidante, deux choses ont changé. Je prie (trois semaines déjà!) et je n'ai plus peur d'être seule. Je sais que je ne le suis pas... Ce n'est pas facile de garder le cap dans la vie quotidienne mais dorénavant, je sais que j'ai un endroit accueillant pour me ressourcer. MERCI !"
N. 32 ans.