Témoignage de Sr Bénédicte de Jésus Crucifié, novice au carmel N.-D. de Surieu
Sœur Bénédicte de Jésus Crucifié, novice au carmel N.-D. de Surieu, témoigne dans le journal diocésain de Grenoble-Vienne, "Relais 38", du mois d'avril 2019 :
« Au cœur "du monde" je serai l’amour » (cf. Manuscrit B sainte Thérèse de Lisieux)
Pour qualifier la vie contemplative, deux mots me viennent à l’esprit :
L’un d’eux est « prophète ». Vivre au Carmel est une façon de me mettre au service de Dieu afin qu’il fasse de ma vie une sorte de laboratoire pour l’humanité : essayer que la petite parcelle d’humanité que je suis, dans toute son épaisseur, soit libre pour la transformation d’amour par l’union. La communauté forme un lieu privilégié où, à notre insu, nous témoignons au monde de ce que Dieu veut laisser transparaître de la vie éternelle.
C’est la vocation de chaque chrétien, mais cela prend une forme plus radicale, plus absolue dans la vie contemplative : dans les petites choses, les dessaisissements du quotidien, dont nous ne connaissons ni la portée, ni la fécondité. Le signe visible de notre fraternité s’enracine dans le face-à-face solitaire de chaque sœur avec Dieu. Je suis appelée par le Christ avec mes sœurs, à marquer cet écart fécond au cœur du monde mais cet appel est pour l’Église qui est vecteur pour toute l’humanité. Nous sommes les gardiennes, non exclusives, d’un trésor qu’il est de notre responsabilité de partager et de faire grandir : un des lieux sur cette Terre, où la vie éternelle est déjà en route.
L’autre mot est « joie », celle de Dieu, celle des hommes et la mienne.