Par quels mots pourrais-je te chanter ?
Thérèse d’Avila, par quels mots pourrais-je te chanter ?...
Toi qui m’as fait entrevoir un jour la beauté d’une vie entièrement donnée au Christ dans le silence et la solitude du Carmel. Toi qui m’as accueillie en ce lieu béni où l’on apprend jour après jour à vivre de Dieu.
Tu marchais avec moi, soutenant mes pas trébuchants, éclairant par ta lumière mes faibles yeux qui cherchaient l’Invisible… voilà depuis 26 ans… Aujourd’hui, mon bonheur est grand de chanter ce que tu es pour moi. Oui, je voudrais te chanter !
Tu es une mère ! Je te dois ma vie au Carmel que tu as enfantée dans la douleur, comme toutes mères. Ma reconnaissance est grande. Mère patiente, mes lenteurs ne t’effraieraient jamais. Mère éducatrice, ton éducation est forte, ferme pour être libératrice. En même temps, une mère humaine, aimante et large… Il fait si bon chez toi ! J'ai souvent envie d'y retourner pour te voir.
Tu es un guide ! Par ton expérience de Dieu exceptionnelle, tu es comme un alpiniste qui a conquis le sommet d'une montagne difficile à atteindre. Par conséquent, tu peux donner tous les renseignements nécessaires à ceux qui veulent la gravir à leur tour. Quelles provisions prendre, où sont les bons sentiers à suivre, les précipices à éviter, quelle est la beauté du paysage que l’on peut contempler là-haut... Toujours amateur en escalade, j’ai besoin de t’écouter, de te consulter pour mieux voir mon chemin et monter, si c'est possible...
Tu es un modèle ! Tu as d'abord agi avant de parler, pratiqué avant de conseiller aux autres. C’est pourquoi ta vie parle avec tant de force : L’amour pour Dieu et pour l’Église. Le zèle pour le salut des âmes. La charité. L’humilité. Le détachement. La bonté. La patience. La force. Le courage… autant de perles que celles qui brillent sur une couronne royale.
Mais, la vérité est que tu ne les as pas ramassées toutes, tout à la fois. Tu as connu la lutte, le découragement, comme tout le monde. Tu as dit que tu étais très souvent désespérée de toi-même (Vie 9). Mais tu as triomphé, parce que tu as pris une arme qui est l’oraison, comme tu as dit : “L’oraison a été le remède à tous mes maux” (Vie 8).
C'est en cela que tu es un modèle pour moi. Que faire devant ma pauvreté ? Faire confiance au Seigneur et croire à la grâce de l'oraison qui me relève et me façonne peu à peu à son Vouloir. Ta vie confirme aussi que c’est dans l’oraison que chacun reçoit sa part de mission dans l’Église et c’est toujours là aussi que l’on reçoit la force nécessaire pour la réaliser. Ton oraison est donc la clé qui me permet de comprendre tout le reste de ta vie. Sans l'oraison, il n'y aurait pas eu toi, Sainte Thérèse d’Avila que l’Église appelle “Mère des spirituels”.
Consciente d’avoir tout reçu de Dieu, tu ne dois pas vouloir que mes regards s'arrêtent sur toi pour t’admirer. Je me tourne donc vers Lui pour rendre grâce de l'œuvre qu'il a accomplie en toi pour le bien de ceux qui cherchent Sa Face. C'est le chant qui te plaira le plus...
Une carmélite