Que faut-il mettre dans sa valise au moment de partir ?
Je ne pars pas pour 8 ou 15 jours…je quitte ma communauté sans billet de retour. Je m’envole en mission vers la Guinée Conakry pour y continuer ma vie monastique dans notre monastère de Sainte Croix de Friguiagbé. Au fond de la brousse…6 sœurs….une vie bénédictine prend racine au rythme de la grâce.
Alors que faut-il que j’emporte ?

Ma Bible, mes affaires personnelles, quelques carnets de note, des dossiers, bref une partie de « mon univers » que je ne suis pas prête à lâcher. Mais je sens que cela ne suffit pas. Il me faut emporter et garder précieusement une bonne confiance et la disponibilité de cœur dont l’Esprit Saint est le Maître. Mis à part cela, je ne sais rien sur mon avenir. Je saute dans l’inconnu mais pas dans le vide.

Est-ce bien raisonnable ? Non ! D’ailleurs ce ne me paraît pas une bonne question, car cela supposerait que tout doit systématiquement passer par le filtre de la raison. Or dans une vie consacrée à la suite du Christ, il y a des choix qui sont fous. Cela ne peut se justifier que par l’amour. Je ne fais pas une prouesse de générosité, je pose un acte de foi. C’est différent parce que je m’appuie sur mon amour pour le Christ et sur son Amour pour moi. Voici ma manière aujourd’hui de vivre ma foi. Préférer le Christ comme le demande Saint Benoît, cela me demande d’oser prendre ce risque. Je sais ce que je quitte, que vais-je trouver ? Je crois qu’un tel « arrachement » sur le plan affectif, quand il est vécu dans la foi en Jésus Ressuscité, peut être fécond.

Je ne sais comment, j’y crois et cela me suffit.

sr Marie-David

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