Discerner l'appel
Comment discerner un appel à la vie monastique ?
Nous suivons aussi le grand critère de discernement de saint Benoît (incroyable sagesse qui date de plus de 1500 ans et qui est toujours d’actualité !) : « On examinera si c’est vraiment Dieu qu’il cherche ». Parfois, en effet, il se peut que ce ne soit pas véritablement Dieu que cherche le candidat, mais ce sont seulement les « choses de Dieu » qui l’attirent, c’est-à-dire : le chant grégorien, la beauté du cadre, une communauté jeune et joyeuse, une vie calme et régulière, etc. tout cela est précieux, ce sont des moyens qui aident à s’élever vers Dieu, mais ce n’est pas Dieu. Ce n’est donc pas un motif assez puissant pour se lancer dans la grande traversée, c’est-à-dire pour durer toute une vie dans le cloître.
Enfin, le critère des 3 “A” peut aider le discernement : Attirance, Aptitudes, Appel.
Attirance : c’est l’aspect subjectif de la vocation. Il faut être amoureux, avoir envie... et ne pas se dire : « Mince, je crois que j’ai la vocation ! » comme si on venait de découvrir qu’on a une tumeur cancéreuse !
Aptitudes : c’est l’aspect objectif. Il ne suffit pas de vouloir être moine, il faut pouvoir.
Appel : c’est le point le plus mystérieux, et le plus délicat à discerner. C’est comme un poids intérieur, une force mystérieuse qui nous travaille intérieurement, une voix qui s’impose : « Viens, suis- moi ». Un des signes qui permet de discerner s’il y a un appel authentique, c’est lorsque le candidat au cours de son premier séjour à l’hôtellerie, va de lui-même à tous les offices, sans qu’on le lui demande. Car une simple attirance pour la belle liturgie et une bonne santé (aptitude) ne suffisent pas pour se lever à 3 h 20 pour l’office de nuit, qui dure plus d’une heure dans le froid de l’abbatial. Il faut vraiment une flamme intérieure, il faut avoir été saisi par le Christ.
Le Père Maître des novices